Comment la LegalTech va révolutionner le métier de notaire
Qu’il s’agisse d’une vente immobilière, d’un contrat de mariage ou autres actes, ce sont près de 20 millions de Français qui consultent chaque année les notaires. Pourtant, le secteur est encore trop peu digitalisé ce qui alourdit la procédure et peut la rendre parfois très longue. C’est pour répondre à ces contraintes que les LegalTechs ont vu le jour récemment afin d’apporter une solution digitale rapide aux clients.
La vague du digital bouleverse les métiers du droit
Malgré leur apparition récente, les LegalTechs rencontrent un franc succès auprès des internautes. Plusieurs facteurs expliquent cette réussite. Tout d’abord, la consultation en ligne permet au client un gain de temps considérable, tout comme des économies significatives permises par l’automatisation de certaines tâches. Concrètement, ce nouveau service permettrait d’attirer de nouveaux clients potentiels, qui autrefois n’avaient pas le budget nécessaire pour avoir accès à ce service.
Bien que l’offre soit hyper-diversifiée, le fonctionnement des LegalTechs est relativement similaire. Ainsi, l’internaute se rend sur la plateforme internet en question, y sélectionne la prestation à laquelle il souhaite avoir accès. Il devra alors par la suite remplir un formulaire afin de permettre à l’algorithme de modifier le document type.
Le notariat à l’affût des opportunités de la LegalTech
L’enquête nationale de maturité digitale du notariat de mars 2019, publié par le site Notaires digital days montre un retard évident du secteur du notariat dans la transformation digitale. En effet, aujourd’hui, les notaires se concentrent plus sur la rédaction d’actes juridiques que sur la relation client. Entre les difficultés pour trouver un professionnel, pour décrocher un rendez-vous et parfois un temps d’attente trop long, les contraintes peuvent freiner certains clients.
Ce retard peut désormais être corrigé par la LegalTech. L’information vis-à-vis du client est actuellement mise en retrait par les notaires qui utilisent les outils informatiques uniquement pour la réalisation de leurs contrats. Les LegalTechs quant à elles peuvent assurer ce service en communiquant auprès des clients l’état d’avancement des dossiers.
Un Doctolib du notariat
Répliquer les recettes qui fonctionnent est souvent une bonne stratégie. Ainsi, les secteurs digitalisés plus tôt que le droit ont vu de belles réussites entrepreneuriales et ont donné des idées aux fondateurs de la startup neonotario.com qui propose notamment la prise de RDV en ligne avec plus de 10 000 notaires.
Toutefois, les LegalTechs s’apparentent plus à des associés qu’à des concurrents pour les notaires puisque ces derniers conservent l’exclusivité dans l’authentification des actes et contrats. Pour le reste, à savoir les missions de conseil, de médiation, et les services juridiques dans les différents domaines du droit, le notaire est soumis à la concurrence d’autres professions incluant les LegalTechs qui s’installent dans le créneau des services juridiques en ligne à prix bas. C’est dans cet unique créneau que la profession encourt pour l’heure un risque d’ubérisation.
Les LegalTechs représentent certes une menace pour une profession encore trop protégée, mais tant que les notaires jouissent de l’exclusivité dans l’authentification des actes, ils ne risquent aucune concurrence sur leur cœur de métier. C’est pourquoi plutôt que de remplacer la fonction historique, l’on voit de plus en plus de LegalTechs s’associer afin de compléter les services du notaire et de digitaliser son service.